SOS fiabilité chez McLaren

24/07/2005 Par JEAN-PHILIPPE GUNET
Pour Sports.fr

 Pole position, trente-cinq tours en tête, une MP4-20 ultra-performante. Dimanche à Hockenheim, Kimi Räikkönen avait en main toutes les cartes du succès. Mais le Finlandais a été trahi par sa mécanique au 36e tour. C'est la troisième fois de la saison qu'un incident technique le prive de victoire, sans compter les changements de moteurs pendant les essais: un manque de fiabilité qui pourrait bien coûter à l'écurie de Ron Dennis les titres pilotes et constructeurs

La victoire ne devait pas lui échapper. Kimi Räikkönen savait que s'il voulait préserver ses chances au championnat des pilotes, il ne devait pas faire dans le détail. Et il a tenu promesse. Auteur d'un départ impeccable, il s'est rapidement envolé. A coups de meilleurs tours en course, il a creusé un écart suffisant pour ne pas être inquiété lors de la première vague de ravitaillements.

Intouchable, la McLaren Mercedes a soudainement ralenti au 36e tour pour s'immobiliser quelques dizaines de mètres plus loin. A Imola, déjà, "Iceman" était en tête lorsqu'il a été trahi par sa mécanique. Au Nürburgring, c'est l'explosion de ses suspensions (provoquée par les vibrations d'un pneu à l'agonie) dans le dernier tour qui l'a privé de succès. Avec la course d'Hockenheim, cela fait donc trente points rendus à Fernando Alonso, qui a hérité de la première place à chaque fois.

Et ce n'est pas tout. A Magny-Cours et à Silverstone, la casse du moteur sur la MP4-20 a valu à Räikkönen de reculer de dix places sur la grille. En course, le Finlandais a brillamment redressé la situation, terminant 2e en France et 3e en Grande-Bretagne. Malgré tout, on ne peut pas s'empêcher de penser que le Finlandais avait ces deux victoires à sa portée.

Sept courses à disputer, 36 points de retard

A Hockenheim, la McLaren-Mercedes était sans rivale: Räikkönen s'est ainsi adjugé sans peine le meilleur tour en course (1'14''873 au 24e tour), loin devant Alonso (1'15''235 au 21e passage). Mais au moment de faire les comptes, les nombreux soucis de fiabilité finissent par coûter cher. Au terme de cette manche allemande, Fernando Alonso compte en effet 36 points d'avance sur son rival finlandais, alors qu'il reste sept courses à disputer. Pour préserver ses chances au championnat, Räikkönen doit impérativement devancer le pilote espagnol, mais aussi espérer qu'il connaisse quelques défaillances. Car ‘Fer' scellerait son titre en assurant des 2e et 3e places jusqu'à la fin de la saison

Au classement des constructeurs, McLaren Mercedes pointe désormais à 22 longueurs de Renault. Mathématiquement, les Gris-Argent ont de meilleures chances qu'au championnat pilotes. Mais les soucis techniques qui ont pénalisé Räikkönen n'ont pas non plus épargné Juan Pablo Montoya. Actuellement dans une belle passe (vainqueur à Silverstone, second à Hockenheim), le Colombien a néanmoins commis des erreurs cette saison, ce qui lui a coûté cher.

Depuis Imola, le package Räikkönen-McLaren fait la loi en termes de performances. Mais Fernando Alonso et Renault font preuve d'une impeccable régularité. Et à ce jeu-là, les Gris-Argent pourraient bien voir échapper des titres mondiaux 2005 qui sont pourtant jouables